Concernant les commentaires sur mes poèmes : j’ai parfois un peu de mal pour bien comprendre ceux qui sont rédigés en allemand mais je suis très sensible à l’attention portée par les commentateurs à ces traductions et je suis souvent frappé par la justesse des réactions à l’ambiance sentimentale de mes poèmes ; je pense seulement qu’il faudrait sans doute ne pas réduire ces textes à la sorte de mélancolie qui les domine : il y a aussi la forme, le rythme, la densité — et c’est dans cette forme (la possibilité de construire cette forme) qu’il y a, aussi, de la joie, la sensation d’une petite victoire sur la mélancolie ; je l’espère, en tout cas.
Plusieurs des commentateurs ont réagi au poème sur la couleur bleue («l’âme : le bleu…»). Attribuer à l’âme cette couleur-là est largement arbitraire et subjectif, évidemment.
Mais pas totalement : au moment de la composition de ce poème j’avais en tête un texte de Hölderlin («En bleu adorable» — j’ai malheureusement oublié la référence exacte en allemand) et quelques grandes peintures des années 1950 de l’artiste américain Robert Motherwell («Blueness of blue»). Le poème est écrit dans le souvenir de ces œuvres-là.
Pour moi, le bleu est d’abord la couleur du ciel vide (sans nuages, sans dessins : une pure couleur, une couleur qui efface les figures, les lignes, les limites, etc — et qui est comme la couleur de l’infini) ; en somme la couleur que l’on voit quand on ne voit plus rien de détaillé ni de dessiné ; c’est le sens que prend ce mot dans le verbe français «éblouir» qui vient à l’origine de «é-bleu-ir» et qui désigne le fait de ne plus rien voir ; l’âme c’est aussi ce qu’on ne voit pas, n’est-ce pas ?
Mais il y a aussi bien d’autres valeurs du bleu : le bleu des traces de coups (les hématomes), le bleu des boules que l’on mettait autrefois dans la lessive pour que le linge devienne plus blanc, le bleu de l’ivresse (en français on disait autrefois «être dans le bleu», dans le sens de «être ivre») : le «bleu de cuite», donc.
Donnerstag, 27. November 2014, 19 Uhr, Eintritt frei
¿Comment! – Performance mit Christian Prigent,
kuratiert von Aurélie Maurin und Christian Filips
Gedichte des französischen Autors und Kommentare seiner Leser, darunter Rike Bolte, Karen Suender und Denis Abrahams sowie Schüler des Tiergarten Gymnasiums und des Paulsen Gymnasiums
Zweisprachige Lesung (deutsch/französisch)
Die Lettrétage dankt den Förderern und Partnern!
Lettrétage, Mehringdamm 61, Nähe U7/U6 Mehringdamm
Christian Prigent wurde 1945 in Saint-Brieuc in der Bretagne geboren. Nach Aufenthalten in Rom (1978 – 1980) und Berlin (1985 – 1991) lebt er seit 2007 in Saint-Brieuc in der Bretagne. Er gründet Anfang der 70er Jahre die Zeitschrift „TXT“ und arbeitet außerdem mit zahlreichen weiteren Zeitschriften in Frankreich und im Ausland zusammen und veröffentlicht, vor allem bei P.O.L., Gedichtsammlungen und literaturwissenschaftliche Arbeiten. Streitbar, provozierend, ironisch spielt er mit verschiedenen Formen in seinem Kampf gegen das „Falsche Sprechen“.
Aurélie Maurin wurde 1975 in Paris geboren und studierte Literaturwissenschaft und Linguistik in Paris. Magister über die Rezeption des Unheimlichen und E.T.A Hoffmans in Frankreich. Sie lebt seit 2000 als freie Veranstaltungskuratorin für verschiedene Institutionen und Autoreninitiativen in Berlin. Zurzeit übersetzt sie Gedichte von Dagmara Kraus, Rolf Dieter Brinkmann, Thomas Brasch, Bert Papenfuß und Steffen Popp.
Christian Filips wuchs in Osthofen bei Worms auf- Nach dem Besuch einer Europäischen Schule in Belgien studierte er von 2000 bis 2003 Philosophie und Germanistik an der Universität Wien und arbeitete zeitweise als Tanztheater-Dramaturg am Staatstheater Darmstadt. Für seinen ersten Gedichtband „Schluck auf Stein“ erhielt er 2001 den Rimbaud-Preis des Österreichischen Rundfunks. Heute lebt er als freier Autor, Regisseur und Musikdramaturg in Berlin. 2010 erschien der erste Band seines Fortsetzungsprojekts „Heiße Fusionen“.
Gedichte von Christian Prigent
Kommentare zu Christian Prigents Gedichten
Video: Christian Prigent le travail de la langue
Performances
Ross Sutherland & Simone Kornappel
DO, 20.11. | Lettrétage
Vincent Message & Gerhild Steinbuch
DI, 25.11. | Lettrétage
Fiston Mwanza Mujila & Jörg Albrecht
DO, 27.11. | Lettrétage
Christian Prigent & Christian Filips & Aurélie Maurin
COMMENTS
- Moritz bei Live-Blog zu Christian Prigent / lamentationen in lametta [zwei rd]
- Stefan Mesch bei Live-Blog I (cvb) / Performance Fiston Mwanza Mujila
- Konstantin Ames bei 18.11. Performance Ross Sutherland – Auftakt
- stonch bei Fiston Mwanza: Be-pop dans une nuit de beuverie
- Christian bei Christian Prigent: l’âme – tomber du jour #1
Commentaire: Christian Prigent-l’âme: le bleu
le blue de l´eau qui nous donne la vie
le blue de ciel du quel nous avons cru qu´il nous donne la vie
le bleu du drapeua qui
von Dr.Acula